Une oreille distraite sur Public Sénat en bruit de fond et alors que je vaque à d’autres occupations, le problème des professeurs contractuels est posé par l’intervenant.
Écoute plus concentrée…
Ignorant la vocation de l’Éducation nationale, ces professeurs contractuels méconnaîtraient leur fonction. Pire, ils contesteraient la mission première de leur institution devant leurs élèves : transmettre les Valeurs de la République.
Heureusement, notre intervenant a quelques idées pour remettre tout ce petit monde dans le droit chemin. C’est ce qu’il expose à une assemblée de 2 ou 3 sénateurs dans le cadre d’une commission sur le thème « Service public de l’éducation, repères républicains et difficultés des enseignants » (1). Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, lui en a confié la mission.
Abdennour Bidar a passé avec succès tous les filtres de la méritocratie républicaine ; normale sup-Fontenay, agrégation de philosophie, doctorat. Il s’est fait connaître au début des années 2000 par plusieurs articles sur la place de l’islam en Europe. On évoquera Lettre d’un musulman européen. L’Europe ou la Renaissance de l’islam (Esprit, 2003) ou alors Manifeste pour un islam européen.
La reconnaissance ne se fit pas attendre. Maintenant, il est Chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité à l’école auprès de la Direction générale de l’enseignement scolaire. En outre, de grands médias (2) se sont intéressés à son parcours singulier.
Précisons que ce monsieur paraît très sympathique. Il s’exprime avec l’art du pédagogue cherchant à se mettre à la portée de son auditoire. Dans son exposé devant ces sénateurs, il s’excuse presque de recourir à des expressions compliquées comme « conscience de soi ». Son message est donc clair.
Face à l’incompréhension des enseignants, voire leur incapacité à le faire, l’Éducation nationale va recruter et former 1000 intervenants chargés dans une première étape de former 300.000 d’entre eux aux Valeurs de la République. Il y a bien d’autres propositions dans son discours.
Souhaitant apporter une contribution positive à cet ambitieux programme, nous voudrions rappeler qu’en URSS des « politrouck » étaient chargés de diffuser la bonne parole chez les jeunes, notamment à l’école et à l’armée – des sortes de commissaires politiques pédagogiques. Pour préparer une thèse, il fallait avoir réussi un examen portant sur l’histoire du Parti communiste soviétique. Une fois la thèse soutenue, l’attribution du titre de docteur était conditionnée à l’obtention d’un certificat sur la pensée marxiste-léniniste. En République populaire de Chine, encore aujourd’hui, chaque formation supérieure intègre des enseignements sur ces thèmes adaptés aux particularités locales : pensée de Mao, Longue Marche, etc. Ceci figure dans les diplômes remis aux impétrants.
Alors qu’attendons-nous ?
Pour finir, voici le conseil d’un ex-professeur contractuel aux escholiers d’aujourd’hui : Préparez-vous dès à présent à des interro-surprises sur les Vâleures de la Raipublic…
Frédéric Villaret
03/06/2015
Notes
- C.E. « Service public de l’éducation, repères républicains et difficultés des enseignants », videos.senat.fr
- Abdennour Bidar, méditant engagé, la-croix.com
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