Par Jean-Yves Le Gallou ♦ Gouvernement et médias s’apprêtent à saluer avec emphase les 100 000 morts attribués au Covid-19. Un chiffre qui sonne comme un désaveu de la politique gouvernementale.
La France du génial Macron approche le même nombre de morts par habitants (150 pour 100 000) que le Brésil ou les États-Unis dont les dirigeants Bolsonaro et Trump sont ou ont été vilipendés. Et il s’agit d’un chiffre largement supérieur à celui de la Suède qui n’a connu ni confinement, ni couvre feu, ni fermeture de restaurants, ni paralysie économique.
Reste que ce chiffre de 100 000 morts est largement exagéré par rapport à la surmortalité réelle. En tout cas, les 65 000 morts officiellement comptabilisés comme dus au Covid-19 sur 2020 étaient largement surévalués puisque l’INED et l’INSEE ont évalué entre 38 000 et 42 000 le nombre de morts en excédents par rapport à 2019, compte tenu de l’évolution de la pyramide démographique.
En faisant porter la comparaison de 2020 sur 2017/2018/2019, l’IRSAN limite même son évaluation de la surmortalité à 23 000.
Suffisant pour ne pas prendre le Covid à la légère. Mais ne justifiant pas un délire sanitaire liberticide et à l’efficacité douteuse. Sachons raison garder !
Nos lecteurs trouveront dans l’article ci-dessous – publié initialement le 31 mars dernier – des faits rien que des faits, y compris sur les conséquences catastrophiques de la politique conduite sur le nombre des naissances.
Polémia.
Les pistes privilégiées par l’Elysée une fois le seuil des 100.000 morts atteint, ce soir ou demain : un tweet d’Emmanuel Macron, une vidéo sur les réseaux où on le verrait appeler des familles de victimes, et un déplacement. Mais pas de discours. @libe
— Charlotte Chaffanjon (@CChaffanjon) April 14, 2021
« Je ne crois aux statistiques que si je les ai moi-même falsifiées. » D’après Churchill
« La guerre ? Je ne peux pas trouver cela si horrible ! La mort d’un être humain : c’est une catastrophe. Cent mille morts : c’est une statistique ! » Quintessence de l’esprit français d’après l’écrivain allemand Kurt Tucholsky
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Depuis plus d’un an maintenant l’épidémie de Covid-19 occupe les médias et les esprits de manière obsessionnelle. Il est encore trop tôt pour établir un bilan définitif. Mais pas trop tard pour prendre du recul sur les conséquences démographiques : sur la mortalité en 2020, sur la natalité en 2021. Commençons par la mortalité.
68 000 morts du Covid-19 en 2020 ? Vraiment ?
De mars à juin 2020, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, a égrené quotidiennement le nombre de morts du Covid-19. En fin de compte, Santé publique France a estimé à 65 000 le nombre de morts du Covid-19 dans les hôpitaux ou les établissements de soins ou d’accueil. 68 000, selon une extrapolation de l’INED prenant en compte les décès à domicile. C’est-à-dire un mort par millier d’habitants. Et un peu plus de 10 % des décès de l’année 2020.
55 000 morts de plus en 2020 qu’en 2019
À partir du 15 mars 2020, l’Insee a publié tous les jours le chiffre des morts. Et les a additionnés depuis cette date. Une statistique quotidienne sans grand sens mais contribuant à l’affolement général en mettant en avant les pics de décès, généralement le lundi ou le mardi par effet de rattrapage statistique du week-end… Au bout du compte, selon l’INSEE, la France métropolitaine a enregistré 654 000 décès soit 55 000 décès de plus que les 599 000 de 2019.
42 000 excès de décès en 2020 par rapport à 2019 (en prenant en compte la structure démographique)
Une hausse de 9,2 % dont l’INED nous dit qu’une partie – 13 000 – est due « au vieillissement de la population qui s’observe chaque année en l’absence de gain d’espérance de vie ».
On notera un écart important (40 %) entre les 68 000 morts attribués au Covid-19 et les 42 000 morts supplémentaires d’une année sur l’autre dénombrés par l’INED. Les 694 morts en moins dans les accidents de la route (2 550 au lieu de 3 244) ne suffisent pas à expliquer la différence. Deux explications complémentaires sont nécessaires :
- l’absence de morts dus à la grippe saisonnière du 1er janvier au 15 mars ;
- la baisse des décès attribués à une autre cause (diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers, insuffisance chronique respiratoire).
L’étude de l’INED est très prudente. Le titre de sa revue officielle Population et Sociétés est d’ailleurs formellement faux : « France 2020 : 68 000 décès supplémentaires imputables à l’épidémie de Covid-19 », puisque l’article démontre a contrario que le bon chiffre est celui de 42 000… Il est vrai que le directeur de l’INED est un fonctionnaire à disposition du bon vouloir gouvernemental… Il nous faut donc pousser l’étude du côté de chercheurs plus indépendants.
23 000 excès de décès observés en 2020 sur les décès attendus (en prenant en compte la structure démographique et par rapport à la moyenne des années 2017 à 2019)
Laurent Toubiana, physicien, biostatisticien, chercheur à l’INSERM, a publié dans le cadre de l’IRSAN (Institut pour la valorisation des données de santé) une étude statistique très documentée, titrée : « L’épidémie de Covid-19 a eu un impact relativement faible sur la mortalité en France ». Et il chiffre cet impact à 23 000 : c’est-à-dire la surmortalité de 2020 par rapport à la moyenne attendue – à structure démographique identique – sur les années 2017 à 2019. C’est effectivement l’habitude en démographie de comparer les chiffres de mortalité sur plusieurs années pour lisser les effets, soit de moissons épidémiques (plus de morts), soit de rattrapage de la moisson épidémique précédente (moins de morts). Pour Toubiana l’écart entre 23 000 (excès de décès par rapport aux « morts attendus ») et 68 000 (morts attribués au Covid-19) s’explique par les raisons évoquées plus haut mais surtout par l’attribution au seul Covid-19 des morts à comorbidités. De manière plaisante un journal régional avait parlé du « premier mort local du Covid-19 » à propos d’un homme qui s’était tué… en tombant de son échelle (mais testé positif !).
Ni grippette, ni grande peste
Ces chiffres ont le mérite de remettre les faits en place.
Contrairement à l’incessante campagne médiatique, le Covid-19 n’est pas une grande peste.
Mais, avec 23 000 morts observés de plus que de morts attendus, ce n’est pas non plus une grippette, d’autant que :
- les vagues épidémiques se succèdent (deux en 2020, une troisième en 2021) ;
- le nombre des morts et l’encombrement des services d’urgence ont sans doute été limités par les précautions prises et les « gestes barrières » ;
- la maladie laisse des séquelles à certains patients touchés.
En revanche, on ne peut négliger de prendre en compte les conséquences économiques, sanitaires (opérations chirurgicales et traitements différés) et encore moins démographiques.
La chute des naissances
Le confinement total a été annoncé le 12 mars 2020 et a duré jusqu’au 10 mai avant d’être remplacé par des mesures moins drastiques. L’effet a été immédiat sur le nombre des naissances : − 8 % en décembre, − 13 % en janvier, − 8 % en février. Au total, sur ces trois mois : 155 900 naissances au lieu de 172 399 par rapport aux trois mois de référence de l’année précédente, soit moins 10 %.
Bien sûr, ce sont des chiffres dont l’interprétation devra être affinée en fonction de la structure démographique et de l’évolution du comportement des femmes en âge fécond.
Mais la tendance est très claire : si elle se poursuit, il y aura de l’ordre de 60 000 naissances en moins en 2021.
En 2020 le solde naturel de la population française a été de 82 000.
Ce solde naturel pourrait être de zéro, voire négatif, en 2021 sous un double effet :
- de baisse des naissances : tendance lourde accentuée par le décrochage dû à la dictature sanitaire ;
- de l’augmentation du nombre des décès indépendamment du Covid-19 mais en raison de l’arrivée aux âges élevés de la vague des « baby-boomers ».
Une menace de plus dans l’accélération du Grand Remplacement.
Jean-Yves Le Gallou
14/04/2021
Article initialement publié le 31 mars 2021
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