Par l’Observatoire du Journalisme ♦ Comme l’ont relaté divers journaux avec vidéo à l’appui, des étudiants ont manifesté contre un stand LGBT lors de la “journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie” à La Roche-sur-Yon (Vendée). Cet incident très mineur, quelques ballons arc en ciel éclatés et des slogans « homofolie ça suffit », a été monté en épingle par les cercles LGBT et certains médias.
Des étudiants de l’Institut Catholique de Vendée (ICES) seraient impliqués dans les faits. Élément que Pierre Plottu, le directeur de la rédaction (depuis septembre 2017) de France Soir n’a pas loupé et qui l’a poussé à tenter de dresser un portrait de l’un de ces derniers, dans un exercice qui est plus proche de la police de proximité que du journalisme. Mais d’où parle Pierre Plottu ?
Plus marqué toutefois, ce visuel de soirées « franchouillardes » de l’asso de Brieuc.
Ca vous dit quelque chose? Normal, les #identitaires Lyonnais ont utilisé le même en 2017 pour leurs soirées
« patriotes » organisées avec Fdesouche.#fachosphere pic.twitter.com/9GRtOl7rMI— Pierre Plottu (@Pierre_FSoir) 21 mai 2019
Pierre Plottu, spécialiste des “Droites extrêmes et radicales / fachosphère”
Journaliste à France Soir, il semble très intéressé par les “droites extrêmes et radicales” comme il le mentionne sur son profil Twitter. Ses différents tweets le confirment car il ne parle quasiment que de cela.Tout comme ses articles qu’il écrit pour France Soir, toutes ses publications sont dignes d’un collaborateur du défunt gauchiste Fafwatch, ce qui est tout à fait curieux lorsque l’on dirige la rédaction d’un quotidien généraliste classique.
Mais le problème est qu’en plus d’être obsédé par “l’extrême droite”, ce dernier adopte un ton plus militant que journalistique. Quel journaliste sérieux oserait utiliser le terme de “facho” dans le titre de l’un de ces articles, comme il l’a fait il y a deux mois ? Et que dire de ce tweet d’il y a seulement quelques jours où il utilise le terme de “pseudo” pour parler de « l’intérêt supérieur de l’enfant”, à la manière d’un opposant de la première date à la mouvance de la Manif pour tous.
Pierre Plottu a d’ailleurs déjà été pointé du doigt pour son côté militant. En 2018, le site Les Crises avait publié un long billet dénonçant le traitement qu’il accordait à Jean-Luc Mélenchon dans l’un de ses articles.
En même temps, pour quelqu’un qui a été candidat socialiste pour les municipales de 2014, il faut peut-être ne pas s’attendre à ce que l’objectivité soit au rendez-vous…
Pour attaquer un étudiant, une liste d’arguments peu solides
Revenons-en au cas plus précis de l’article qui dresse le portrait de B. Plottu use abondamment d’arguments, plus que bancals.
Dans cet article, Pierre Plottu s’attaque au BDE (bureau des élèves), nommé Politeia, dont était président l’étudiant B., en soulignant le fait que ce dernier a invité le LR Bruno Retailleau pour une conférence. La connivence sous-entendue tombe vite à l’eau car le député et vice-président du groupe LREM Sacha Houlié, y a aussi été récemment invité.
Un autre argument pourrait définitivement prouver la proximité entre B. et Bruno Retailleau. Le BDE, a le même nom qu’un institut créé en janvier 2019 par “Force républicaine” que préside Bruno Retailleau. Mais ce terme (politeia) n’est rien d’autre qu’un concept de philosophie politique que d’autres ont aussi utilisé, comme le Parti de Gauche, pour une rencontre en 2013.
Politeia a aussi organisé aussi des soirées, dont une sur le thème “franchouillard” que Pierre Plottu s’empresse de brandir comme une autre preuve évidente du tournant radical que B. a donné au BDE. Argument très superficiel dès lors que l’on sait que les soirées à thème jouant sur les clichés nationaux sont un classique des BDE mais aussi qu’une soirée cubaine a été organisée fin 2018. B. serait donc à la fois d’extrême droite et nostalgique de la révolution cubaine ? Il est définitivement compliqué d’être journaliste et de faire du militantisme…
Échantillon
francesoir.fr/societe-faits-divers/les-brigandes-la-secte-responsable-un-meurtre
Observatoire du Journalisme
26/05/2019
Source : OJIM.fr