« Parmi les objectifs du “Jour de colère” : la lutte pour la liberté d’expression. Raison de plus pour se mobiliser le 26 janvier. »
Nous l’affirmions dans une contribution du 6 janvier, l’affaire Dieudonné était « l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet » (1) où « la guerre est déclarée » (2), comme s’en était réjoui le 3 janvier Daniel Makonnen, responsable de la communication de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme. Cette déclaration de guerre est confirmée par le président de la LICRA en personne dans une interview diffusée sur l’antenne Judaïques FM (3) le 11 janvier, deux jours après l’arrêt du Conseil d’État interdisant de facto la tournée de Dieudonné et la poursuite de son spectacle « Le Mur ».
Au journaliste Olivier Issembert qui l’interrogeait sur l’opportunité et la possibilité de sévir contre les tweeteurs déviants et le site Youtube et lui demandait si « la prochaine étape, c’est ce combat sur Internet », Alain Jakubowicz a répondu en effet :
« Il y a des mesures coercitives, mais il y a un certain nombre de choses qui sont faites, et je peux vous dire que la LICRA accomplit un travail considérable là-dessus. Nous avons créé d’ailleurs Licranet, avec des spécialistes du net, nous avons maintenant des équipes pour cela. »
Car, ce « combat », en réalité contre la liberté d’opinion, la LICRA « l’a déjà anticipé ». « On est dans ce combat, poursuit M. Jakubowicz, je ne veux pas vous dévoiler les actions que nous menons, mais un certain nombre de vos auditeurs pourront vérifier que certaines vidéos ne sont plus visibles aujourd’hui […] Ce combat-là, dans le cadre légal évidemment, nous le menons parce que la loi ne permet pas que l’on continue à visionner des vidéos dont les propos sont attentatoires à la dignité et constitutives de délits. Pour certaines d’entre elles d’ailleurs, ces vidéos reprennent des propos qui ont été condamnés par la justice, donc ces vidéos [dont, à n’en pas douter, la dernière de l’humoriste franco-camerounais, qui a fait l’objet de 3.025.572 connexions en trois jours] doivent être supprimées et ne doivent plus être accessibles, et évidemment nous accomplissons à cet égard le travail qui doit être le nôtre. »
Avocat… et justiciable
Jusqu’où s’étendra ce travail ?
Spécialiste du droit de la presse, M. Jakubowicz est avocat. C’est en cette qualité qu’il plaida contre Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon, en cette qualité qu’il intégra à Lyon l’équipe municipale du ministre Michel Noir qui en fit son adjoint délégué aux droits de l’homme – mais oui ! – avant que les deux hommes se retrouvent en mars 1996 en correctionnelle. M. Noir, qui était devenu l’idole des médias après avoir déclaré en 1987 qu’il valait « mieux perdre les élections que perdre son âme » en s’alliant au Front national (4), comparaissait alors pour abus de confiance et abus de biens sociaux pour avoir mis en place une galaxie d’associations censées soutenir son action politique mais ayant, selon le parquet, bénéficié de « plusieurs millions de francs de subventions municipales » ; et son adjoint Jakubowicz pour avoir perçu de l’une de ces associations, Nouvelle Démocratie, près d’un demi-million de francs d’honoraires pour la défense, non de la mairie de Lyon, mais du seul maire dans une affaire privée : le procès de son gendre et bienfaiteur Botton, poursuivi pour détournement de fonds dont avait largement profité son illustre beau-père, condamné le 20 avril 1995 en première instance à quinze mois de prison avec sursis et à 200.000 francs d’amende, assortis de cinq ans d’inéligibilité.
Une autre « répression fulgurante » ?
Prédécesseur d’Alain Jakubowicz de 1999 à 2010 à la tête de la LICRA, Patrick Gaubert avait accédé à la célébrité en profitant en 1994 de son poste de chargé de mission auprès du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua pour lancer contre la presse mal-pensante une « répression fulgurante ». Cette dernière se solda par des dizaines de procès sous les prétextes les plus aventurés, ruina nombre de journaux et contraignit les rescapés du jeu de massacre à renoncer en partie, par prudence, à leur liberté d’informer – y compris sur la criminalité étrangère et le racisme antifrançais… dont la LICRA prétend aujourd’hui défendre les victimes !
Son successeur, lui, entend déclencher une « répression fulgurante » sur la Toile. Avec d’autant plus de chances de succès que depuis deux décennies, ce que beaucoup ignorent, la LICRA s’est internationalisée.
Grâce aux généreuses subventions de l’État, des conseils régionaux et des municipalités – toutes libéralités sorties de la poche du contribuable –, la Ligue a créé des organisations-sœurs en Suisse, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, au Portugal, au Québec, en Autriche et jusqu’au Congo-Brazzaville. Grâce à cette toile d’araignée patiemment tissée, la Ligue, relayée – ou impulsée – outre-Atlantique par le B’nai B’rith et la très influente Anti-Defamation League d’Abraham Foxman, parviendra-t-elle à normaliser Internet ?
Parmi les objectifs du « Jour de colère » : la lutte pour la liberté d’expression. Raison de plus pour se mobiliser le 26 janvier.
Camille Galic
14/01/2014
Notes
- L’affaire Dieudonné : l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet
- La Licra déclare « la guerre » aux propos haineux sur le Net, 26 janvier : jour de colère !
- Texte disponible sur www.google.fr/#q=clan+des+vénitiens
- Michel Noir récidiva le 23 mars 2011 en déclarant au Progrès que les électeurs devaient « choisir sans hésiter le candidat socialiste dans les duels PS-FN ».
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