L'hallalisation : signe d'une islamisation de plus en plus visible et totalitaire

mercredi 24 février 2010

Dans Immigration : l’illusion de l’intégration, Polémia a souligné comment les pratiques islamiques s’imposaient de plus en plus dans l’espace public. Y compris à ceux qui ne sont pas musulmans et qui sont obligés de manger hallal ou d’accepter de se laisser imposer de la dinde à la place du porc. Nous revenons ici sur cette hallalisation des pratiques alimentaires qui imposent aux populations majoritaires de s’adapter aux exigences religieuses et civilisationnelles d’une minorité motivée ; ce qui est une forme d’intégration inversée

Les produits hallal : un marché en pleine expansion

En France, la consommation de produits hallal, c’est-à-dire « licites », ne contenant pas de produits haram – « interdits » – et préparés selon les procédures religieuses musulmanes, est restée marginale jusqu’au début des années 1990.

Dans son livre L’Islam de marché, Patrick Haenni note qu’il y a seulement quelques dizaines d’années, le musulman pieux devait faire des centaines de kilomètres pour acquérir des viandes préparées selon des normes qu’il jugeait appropriées.

Aujourd’hui, il s’agit d’une consommation en pleine expansion. L’organisateur d’événements Foods & Goods, promoteur, porte de Versailles à Paris, du premier Salon hallal, les 26 et 27 mars 2008, chiffre à 3 milliards d’euros le marché des produits alimentaires hallal en France ; ce marché est en progression de 15-% par an depuis 1998.

Cette expansion a d’abord concerné « le circuit traditionnel des boucheries et des magasins dédiés aux ethnies vivant en France » grâce, notamment, aux mesures prises par Charles Pasqua en 1995 sur la réglementation de l’abattage rituel musulman. Ce développement a ensuite été relayé par des multinationales de l’agroalimentaire telles que Doux, Socopa, Duc, les groupes Soviba ou Charral et les enseignes de la grande distribution telles que Carrefour, Auchan et Leclerc.

Sur l’important site francophone marocain Bladi.net, Jérôme Bezié, responsable des produis frais de l’hypermarché Carrefour de Rennes, se félicite du succès de son rayon ethnique : « La demande était là. Les opérations ramadan (sic) ont clairement montré que la communauté musulmane voulait d’autres produits. Il y avait un créneau à investir. Sur ce nouvel espace, nous sommes à +30-% sur les onze derniers mois [de février à décembre 2006]. Et pour la viande les chiffres sont également très bons. » Cette « hallalisation » de l’offre concerne aussi les plats cuisinés, à base de viande, de la cuisine mondialisée comme les pizzas, les lasagnes, les nuggets ou les nems.

Les « révoltés identitaires » islamisent un mode de consommation américain

L’agence multiculturelle de communication Sopi spécialisée dans la formation des entreprises à la diversité et le marketing « des produits et services destinés aux publics des diasporas vivant en France » distingue trois socio-styles de consommateurs :

  • – les immigrants récents, les « Comme au pays » qui désirent continuer à vivre comme chez eux ;
  • – les « Et, et » et leurs enfants soucieux de retrouver des plats traditionnels ;
  • – les « révoltés identitaires », jeunes urbains adeptes des fast-foods, pizzerias et sandwicheries grecques, qui islamisent un mode de consommation américain.

En fait, c’est la troisième génération issue de l’immigration maghrébine et subsaharienne qui promeut la consommation hallal, pour laquelle elle a « un attachement très fort, paradoxalement encore plus fort que chez leurs parents », selon Florence Bergeaud-Blackler, sociologue à l’unité d’anthropologie de l’université d’Aix-Marseille ; sentiment partagé par Hassan Bouod, patron d’une entreprise agroalimentaire à Marseille, qui affirme : « Notre jeunesse est très fière d’acheter hallal et a envie de consommer ce type de viande, c’est psychologique »

La préférence pour l’alimentation hallal est un choix religieux mais aussi un marqueur ethnique et civilisationnel.

L’explosion de la demande des produits hallal est une preuve supplémentaire, non d’une intégration croissante des populations arabo-musulmanes à la société française mais, au contraire, de leur retour vers les pratiques de leur pays d’origine ou de celui de leurs parents, voire de leurs arrière-grands-parents. Toutefois ce réenracinement ne va pas sans poser de problèmes : en effet, pas plus que le jeûne du ramadan, la promotion de l’alimentation hallal ne reste cantonnée à l’espace privé ; au contraire, elle tend à s’imposer dans l’espace public, à la fois pour des raisons d’intérêt commercial et en réponse à des pressions politiques.

Les règles de l’alimentation hallal s’imposent de plus en plus dans l’espace public

La logique commerciale conduit les entreprises agroalimentaires à fournir de la viande et des produits hallal à ceux qui en désirent. Mais la tentation existe aussi, dans le souci de rentabiliser les chaînes de production, d’« hallaliser » des produits destinés à l’ensemble des consommateurs. Ainsi pour les moutons et les poulets (70 kg par personne et par an), viandes très consommées par les musulmans, il est impératif de développer des filières d’abattage hallal répondant aux règles suivantes : animal égorgé vivant, sans être étourdi, la tête tournée vers La Mecque, par un sacrificateur agréé. Pour éviter de mettre en ligne une autre filière d’abattage classique – et donc d’augmenter les coûts d’investissement et de production – il peut être tentant, sans en avertir le consommateur, de distribuer de la viande hallal dans le circuit classique. C’est largement le cas actuellement pour la volaille et les ovins : le consommateur laïc ou catholique finance ainsi, sans le savoir et souvent contre son gré, l’expansion islamique en France.

C’est le groupe le plus intolérant qui dicte sa loi

La logique de rationalisation des coûts peut donc conduire à hallaliser la distribution des viandes. La logique commerciale conduit, elle, à hallaliser l’offre de plats préparés : pour pouvoir vendre partout, et à tout le monde, bien des firmes, comme Maggi, éliminent le porc et l’alcool de leurs préparations et s’approvisionnent principalement en viandes hallal. Dans une logique purement commerciale, c’est le groupe le plus intolérant qui dicte sa loi aux marchands d’abord, à tous les clients ensuite.

Ce phénomène est renforcé par l’importance de la restauration collective dans les écoles et les entreprises où, souvent, les règles de la minorité sont imposées à la majorité.

Les municipalités soumises à une pression croissante des associations musulmanes prévoient désormais de manière quasi systématique, lorsqu’il y a du cochon, un menu sans porc. Des mouvements laïcs se sont émus de ce qu’ils appellent l’apartheid alimentaire conduisant à discriminer dans les écoles les « sans porcs » des « porcs », ces derniers souvent qualifiés d’« impurs » dans les cours de récréation. Le phénomène est massif ; une interrogation du moteur de recherche Google sur « cantine scolaire »+» sans porc » renvoie à plus de 100 000 occurrences.

Les règles islamiques bénéficient d’ailleurs souvent d’un vrai privilège. Ainsi le site officiel de la mairie de Grenoble précise, dans les conditions de souscription au service des cantines scolaires, « qu’aucun régime alimentaire autre que les repas sans porc ne pourra être pris en compte ».

La municipalité de Lyon est allée plus loin. Elle a mis en place, à côté des menus classiques, un menu végétarien, au motif que, dans certains quartiers, un tiers des enfants continuaient à ne pas toucher au plat principal, même sans porc, dans la mesure où les viandes servies n’étaient pas suffisamment garanties hallal.

En région Île-de-France, une étape supplémentaire est en train d’être franchie. Le Siresco, syndicat intercommunal réunissant des villes principalement d’obédience communiste, qui livre 35 000 repas par jour, a banni le mot « porc » de son site internet… et des assiettes qu’il livre au moins dans certaines communes, comme Tremblay-en-France. Dans cette ville, la municipalité subit une forte pression pour hallaliser tous les repas scolaires, pression qui est combattue par l’association laïque et féministe Regards de femmes.

Au lycée de Roubaix, tout le monde mange hallal !

Et selon le site TEO, au lycée professionnel laïc Lavoisier de Roubaix, « tout le lycée mange hallal à la cantine, y compris les non-musulmans. Il était plus simple d’adopter cette préparation rituelle de la viande, que les autres confessions peuvent tolérer »

Cette solution présentée comme un symbole de consensus est surtout une prime au plus intolérant !

Avec deux conséquences :

  • - de plus en plus de Français sont en effet condamnés à manger sans le vouloir, et souvent sans le savoir, des plats hallal ;
  • - simultanément, de plus en plus de jeunes Français se voient privés d’innombrables plats traditionnels : boudin, potée, carré de porc, choucroute, saucisses-lentilles, cassoulets, petit-salé, etc.

Ainsi, l’identité de la minorité s’affirme au détriment de celle de la majorité.

Polémia

22/02/2010

Image: boucherie hallal

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